vendredi 16 décembre 2016

La Cité écarlate - Sami Mokaddem

Mon aventure avec la jeune maison d'édition tunisienne Pop Libris continue, après "Invisible Kid", je me retrouve avec les deux livres de Sami Mokaddem à la main, je choisis l'ordre chronologique, j'ouvre la première page et j'entre dans : la cité écarlate




Résumé :
A la fois féeriques et déchirantes, ces nouvelles traquent les marques laissées par des rencontres perdues, des histoires inachevées et des baisers volés. Sans aucun apprêt, laissez-vous tenter par ces aventures surprenantes. Chantez la vie, l'amour, la mort et l’éternité. Reprenez le refrain résonnant de ce chant: épousez ses rimes et saisissez ses blancs.
L'auteur nous invite à nous soustraire du réel morose afin d'explorer les contrées d’un au-delà rutilant chargé d’accueillir des fictions qui se croient et se fondent. Chaque conte se lit à son propre miroir et se lit au miroir des autres. Jouez le jeu et cherchez vous parmi cette panoplie de reflets…



J'écris cette revue une heure après avoir fermé la dernière page du livre, ce que je ne fais pas souvent, et je vais aller droit au but : Sami Mokaddem est le Haruki Murakami tunisien et c'est un très grand auteur.

Ceci étant dit, laissez moi le temps de m'expliquer. En lisant la présentation du livre j'étais assez pessimiste ; puisque les histoires d'amour ne me parlent pas beaucoup et ce n'est pas ma tasse de thé, mais je me dis que ce sont des nouvelles et que je ne devrais pas trop trouver de difficultés. Et puisque nous somme entre amis, je ne vous cache pas que j'ai débuté un autre livre en parallèle, au cas où ...

mais ...

Dès la première nouvelle, j'ai été déstabilisé, l'auteur, que je découvre, a une très belle plume, fluide et attachante, l'univers est coloré, les décors sont sublimes, les descriptions sont précises. Mais surtout, on passe rapidement entre deux mondes : le réel et le surnaturel. 


On est loin des romans à l'eau de rose, on est dans le fantastique, dans le romantique, dans l'apologie de la femme avec tout le respect, l'honneur et l'amour qu'on réserve aux divinités.

Les 16 Nouvelles qui nous sont présentées, sont l’expérience surnaturelle vécue par plusieurs personnages, des hommes et des femmes ; parfois identifiés par leurs prénoms, quelques fois on a des lieux précis, mais la plupart du temps on est dans un brouillard, mais ce brouillard est enchanté, coloré, mystique, où la frontière entre le réel et le surnaturel n'est pas définie et le passage entre ces deux mondes est fluide et agréable. Plusieurs voyages à travers, l'espace, le temps, les univers nous sont présentés.

Dans ces 16 nouvelles, les personnages féminins sont les plus nombreux, leur description est le centre de cette oeuvre, c'est un hymne d'amour à la femme, à sa beauté, à son importance dans la vie et au delà de la vie.  

"Elle apportait cette lumière avec elle, sans doute de cet endroit magique d'où elle vient, 
là où naissent les arcs-en-ciel, là où l'on fabrique les étoiles pour en parsemer le ciel nocturne,
 là où sa déesse passe le plus clair de son temps à entrouvrir délicatement les lèvres 
pour apprendre aux roses à éclore lentement et séduire les gouttes de rosée.
Elle invitait les roses à l'imiter en prenant exemple sur ses lèvres pour qu'elles apprennent à être belles"


Au fur et à mesure de la lecture, au delà du plaisir, j'ai une sensation bizarre, au début je ne l'explique pas, mais je sens que certains traits de caractère de personnages se ressemblent, que quelques univers convergent, mais je ne trouve pas spécialement des liens ... je continue à lire chaque nouvelle seule, je prend un peu de temps entre chaque nouvelle, j'ai même coché l'une d'entre elle pour mentionner dans cet article que je la trouvais particulièrement bonne et cela jusqu'à la dernière nouvelle.

Et là, la lumière fut ... ce qui je pensais être 16 nouvelles sont en réalité 16 chapitres, et le recueil que j'ai entre les mains s’avère être un roman, Et subtilement, tout s’enchaîne et devient clair, c'était un jeu de cartes que l'auteur a distribué tout le long du livre et à la fin il s'est avéré le jeu gagnant, et même une quinte flush. la surprise était totale, le coup de bluff était magistral. 

Cette fin surprenante, cette intelligence d'écriture, ce mystère bien caché font qu'en fermant le livre, je tremblais, je ne savais quoi faire, je reprends donc le livre et je le parcours rapidement chapitre par chapitre, et cette fois je regarde la chose d'un autre œil...

"Ska"

Du même auteur :
La Cité Écarlate 
Dix-Neuf 


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